GENEVE: Un toit, c’est un droit
Exprimant leur ras-lebol face à la spéculation immobilière, un millier de personnes sont descendues dans les rues de Genève samedi 28 septembre 2013, à l’appel de l’ASLOCA notamment.
Le 28 septembre 2013 s’est déroulée une manifestation de plus de 1000 personnes pour sillonner les quartiers où sévit la spéculation. Cette mobilisation est une étape importante dans la collaboration active entre l’ASLOCA et les associations d’habitants. Elle fait suite aux Assises du logement qui se sont déroulées les 19 et 20 avril 2013. Ces assises auxquelles ont assisté plusieurs centaines de personnes ont permis de poser des constats sur les maux qu’infligent aux habitants les milieux immobiliers et leurs représentants politiques. Elles ont également permis de poser des jalons pour la défense du droit au logement.
Victimes de la spéculation
Les constats sont sans appel. Le développement économique de Genève se fait sans tenir compte de la situation des locataires. Ces derniers sont victimes de la spéculation que permet la pénurie: loyers exorbitants, congés, impossibilité d’obtenir un appartement sans être dans les petits papiers du régisseur, liste d’attente de plusieurs années pour un logement social. Ces maux ne sont pas le fruit du hasard mais la conséquence d’une politique organisée par les milieux immobiliers afin de maximiser leurs profits! Cette politique chasse les habitants aux revenus moyens ou modestes du centre-ville et du canton. Elle se caractérise par des démolitions-reconstructions d’immeubles, des résiliations de baux pour relouer plus cher ou pour vendre libre de tout occupant, des découpages d’immeubles pour les revendre par appartement, la construction de logements de haut standing aux loyers souvent plus élevés que le salaire médian.
Réclamant une politique du logement qui réponde aux besoins de la majorité de la population, les manifestants avaient pour slogans: «Un toit, c’est un droit!» – «Le territoire, c’est un bien commun!» – «La crise du logement: ça suffit!».
La résistance des habitants sur des lieux emblématiques
Le cortège s’est rendu sur des lieux emblématiques de la spéculation et de la résistance des habitants. Ainsi, la manifestation s’est arrêtée à la gare Cornavin, où les CFF menaçaient de raser des centaines de logements sous prétexte d’agrandir la gare en surface. Le collectif d’habitants qui s’est battu pour un développement de la gare en sous-sol qui préserve ces logements a pu présenter la bataille qu’il a menée et qu’il est en passe de remporter.
L’ASLOCA tire un bilan positif de cette mobi l isation qui a permis à des jeunes confrontés à l’impossibilité de trouver un logement décent et abordable de manifester aux côtés de retraités disposant parfois de baux anciens dont les loyers sont plus bas que les prix délirants pratiqués aujourd’hui.
Cette solidarité est un pied de nez au Conseil d’Etat, qui tente de jouer la division et présente les jeunes et les familles comme les victimes de personnes âgées qui refusent de céder la place. Elle rappelle que seul le bailleur tire un bénéfice de cette situation et que les logements restitués par un locataire sont reloués en moyenne 20% plus cher!