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GENÈVE – VOTATION DU 14 JUIN 2015 : TRACTS MENSONGERS

Depuis l’arrivée de Ronald Zacharias au Grand Conseil, sous les couleurs du MCG, les milieux de défenses des locataires doivent faire face à un adversaire à double visage.
Historiquement, la Chambre genevoise immobilière – et ses agents aux couleurs PLR (souvent) et PDC (plus rarement) – était notre adversaire. Un adversaire presque naturel, qui développe son discours bourgeois, poli, classique, on a presque envie de dire «fair play». L’argumentaire est connu, hyper rodé, tout ce qui crée du logement est bon à prendre (et là on se rejoint souvent), à n’importe quel prix (et c’est là qu’on diverge) et si possible dans une perspective de libéralisation du marché du logements (et c’est là qu’on ne peut plus s’entendre du tout).
Ce discours se décline en prises de position courtoises, bien que de mauvaise foi, qui ne mettent en lumière que la (faible) perspective de création de logements, en omettant consciencieusement de préciser que la seule véritable modification de la LDTR proposée par la Loi 11394 est la suppression du contrôle du loyer après les travaux de transformation des bureaux en logement (et la possibilité de revenir aux bureaux sans autorisation, ni compensation).
Nous avons donc droit à ces noms-slogans qui vont de « Plus de logements sans déclasser », « www.urgence- logement.ch», «Plus de logements sans attendre», «Plus de logements sans construire», «Oui à plus de logements». On frise néanmoins de code de la démagogie avec «Logements pour tous», mais admettons qu’il s’agit d’éclairages orientés et non de mensonges éhontés.
Mais avec les autres, le MCG et les amis de Ronald Zacharias, c’est une toute autre catégorie. Là, puisqu’on a conscience qu’une partie de l’électorat visé est populaire, on ne cherche pas à argumenter, non, chez ces gens-là, on ment.
On ment d’abord avec la création d’une association fantoche, Pro’Loc. Sue Putallaz, en mal de mandats électifs, s’agite donc pour tenter de donner une crédibilité à cette structure logée (et financée?) par Ronald Zacharias, non sans avoir dû rapidement écarter de son comité la MCG Delphine Perrella-Gabus, en mal, elle, de respectabilité judiciaire…
Puis on ment sur les noms des prises de position, qui voient ainsi fleurir un « Groupement de soutien à la conversion de bureaux en logements, «oui à une solution écologique qui préserve l’environnement », dont la mandataire Mme Stéphanie Leopizzi annonce une adresse 8 Henri-Dunant (chez Zacharias, ou plus exactement, chez son associé en immobilier, Daniel Metzger) et le remplaçant, Carlos Meideros, est bien connu pour sa sensibilité écologique !
Plus gros encore, le « Collectif pour des logements à loyers abordables », dont le mandataire Eric L’Huillier avait recouru contre la feuille référendaire en octobre dernier, alors que Zacharias clamait à Léman Bleu qu’il souhaitait qu’il y ait un vote populaire sur cet objet ! Suivi de près par l’ «Association genevoise des locataires progressistes», où l’on retrouve la moitié de la députation MCG, la famille Zacharias, et son associé Daniel Metzger.
Mais ça ne leur suffit pas de mentir avec les prises de position. Alors, chez ces gens-là, on paie. On paie un tract distribué en tout ménage en ville de Genève, on paie une avocate pour assurer la responsabilité dudit tract. Me Emmanuelle Guiguet-Berthouzoz, collaboratrice à l’étude Ducrest, Nerfin, Berta, Spira & Bory, l’étude qui s’était chargée du recours contre la feuille référendaire déposé par Eric L’Huillier. Une étude qui connaît le droit du bail, mais surtout du côté des bailleurs… On se paie même la tête des électeurs en osant écrire sur le tract « Valeur de gauche » pour fignoler l’arnaque. Car chez ces gens-là, on ne convainc pas, non, on paie.
Auraient-ils donc honte de ce qu’ils sont ? Non, car chez ces gens-là, on ne pense pas, non, on compte.
On compte l’argent et on compte les voix. Ils savent pertinemment ce qu’ils proposent avec la Loi 11394: supprimer le contrôle des loyers après travaux, démanteler la LDTR et donc les droits des locataires genevois (et pour ceux qui ont encore des doutes, tous les projets de loi déposés par Zacharias au Grand Conseil vont dans ce sens), s’octroyer un droit de spéculer en biaisant les lois du marché. Ils savent pertinemment que si les locataires comprennent ce qu’ils proposent, ils refuseront cette loi. Alors, ils déploient leurs efforts à tromper les électeurs, à leur mentir, à utiliser les possibilités démocratiques offertes par la Loi sur les droits politiques pour faire de la désinformation, aux frais du contribuable.
Car toujours, chez ces gens-là, on ne débat pas, non, on triche.

Carole-Anne Kast, Secrétaire générale du RPSL

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