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GENÈVE – Nouvelle majorité: Haro sur les locataires!

Depuis le début de la législature, le PDC, le PLR, l’UDC et le MCG s’unissent pour démanteler les droits des locataires.

La majorité de droite au Grand Conseil, sortie des urnes en automne 2013, s’apprête à rejouer le même spectacle qu’elle avait offert à la population avec l’Assemblée constituante. Pour rappel, les 20 et 25 mai 2010, cette majorité avait en effet tenté de supprimer le droit au logement, le droit aux allocations familiales, le droit à l’aide sociale, ainsi que le principe de l’égalité entre hommes et femmes notamment.

Le Grand Conseil n’est pas en reste
Après le vaudeville de ce printemps concernant le traitement du projet de loi dit «Longchamp» au sujet des PPE, la majorité de droite au Grand Conseil poursuit sa croisade en attaquant la LDTR (loi sur la démolition et la transformation) et la politique sociale du logement.

Pas moins de cinq projets de loi ont été déposés depuis le début de l’année!

Cette droite a toutefois retenu quelques leçons de l’Assemblée constituante et avance aujourd’hui à visage plus masqué, en prétendant, avec un cynisme que les locataires apprécieront, que ces cinq projets sont destinés à assurer le confort des locataires (PL 11461) et la liberté de ces derniers (PL 11408).

Bref état des lieux
Le MCG, mené par Ronald Zacharias, un important bailleur et promoteur du canton, souhaite notamment favoriser le démantèlement des immeubles locatifs et le retour des congés-ventes, en supprimant l’interdiction qui est aujourd’hui faite aux propriétaires de vendre le logement aux locataires en place (PL 11408).

Le même député souhaite en outre pouvoir louer des locaux commerciaux transformés en logements à des rendements aussi importants que ceux qu’il peut obtenir pour des bureaux (PL 11394).

Cyril Aellen, député PLR et président de la Chambre genevoise immobilière, entend pour sa part supprimer l’accord conclu entre l’ASLOCA et le Conseil d’Etat pour le financement des logements sociaux. L’Etat s’était engagé à consacrer 35 millions de francs par année à la construction et à l’achat de logements sociaux jusqu’à ce que le nombre de ceux-ci atteigne 20% du parc immobilier. Le PLR souhaite limiter ces versements en les supprimant d’ici à 2024, alors que le nombre de logements sociaux reste deux fois inférieur aux besoins actuels.

Le PDC n’est pas en reste, puisqu’il souhaite favoriser la démolition des immeubles anciens en supprimant la nécessité que le nouvel immeuble contienne un nombre plus important de logements que celui démoli, étant rappelé que, lorsque la démolition a lieu, les locataires sont tous congédiés et que rares sont les propriétaires qui acceptent de les reloger dans le nouvel immeuble. Au passage, le propriétaire profite d’ordinaire de majorer sensiblement les loyers et ainsi de changer la nature des logements, qui de bon marché deviennent chers.

Ces projets de lois sont autant de menaces pour les locataires, que la crise met déjà à forte contribution. L’ASLOCA combattra ces projets de lois en appelant ses membres à se mobiliser pour soutenir les référendums qui pourraient s’imposer.

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